[Réprouvé Horde] Sieba Âtrerive

"Bonjour, bonjour tout le monde."
Les réprouvés du village se retourne sur le passage de la jeune Sieba toujours aussi surpris de voir une de leur aussi joviale.
Celle ci entre dans une boutique de tissu.

"Bonjour Mae , je viens vous prendre cinq toises de soie et 3 bobines de fils, j'ai beaucoup à faire."
La vendeuse n'ayant plus sa mâchoire ne lui répond pas et se contente de lui faire signe sur ses doigts décharnés du montant de l'achat. Cependant le client précédent prend la parole :
- "Vous êtes Sieba c'est ça ?
- Oui, enchantée, vous êtes qui ?
- Asein, l'apothicaire de la ville, j'aimerais que vous veniez me retrouver chez moi plus tard, je souhaiterais vous parler.
- Bien sûr, c'est à propos de quoi ?
- Je vous le dirais plus tard, à tout à l'heure."
L'apothicaire quitte rapidement la boutique. Après avoir fini ses achats Sieba s'en va dans la direction du laboratoire.
Des fioles, des alambics, plusieurs produits inquiétants, l'antre du réprouvé est lugubre.
- "*Ahem* Vous êtes là ? Ouhou ? C'est Sieba.
- *Remettant en cage un rat maladif* Ah oui, oui oui oui, entrez, entrez. Je voulais vous voir.
- C'est ce que vous m'avez dit, qu'est-ce que je peux faire pour vous ? Des vêtements ? - Vous savez je ne sais pas si je suis encore assez douée pour ça...
- Non, non, je me posais quelques questions à votre sujet. Ça vous dérange si je vous pose quelques questions sur vous ?
- Euh... oui, oui pourquoi pas.
- Je vous sert à boire ? *lui tend un verre d'une boisson rougeâtre*
- Je veux bien oui, c'est quoi ?
- Jus de fraise.
- Miam ! *attrape le verre et le boit rapidement*
*Enlève ses lunettes d'alchimiste et examine la réprouvée*
- Venons en à ce qui nous intéresse, de quoi vous souvenez vous sur votre famille ?
- Oh, Je me souviens d'Emeric, mon petit frère, de papa, un de forgeron de la ville mais je me souviens surtout de maman, elle était très douce, elle était couturière et travaillait souvent pour les familles nobles de la région.
Il faudrait que j'aille leur rendre visite d'ailleurs, depuis le temps que je ne les ais pas vu. Mais c'est la prêtrise ça, on est obligé de se séparer des siens pendant un long moment...
- Je vois... et quels sont vos derniers souvenirs avant de les quitter ?
- Et bien... euh..
Je...
Ah oui, des m... non, euh... je sais plus... une autre question.
- Comment êtes vous morte ?
- Morte ? *éclate de rire*
Vous êtes ridicule, je ne peux pas être morte enfin !
- Hélas si, comme nous tous ici, vous ne l'aviez pas remarqué ? Nous sommes les réprouvés, le Fléau nous a voler la vie et notre mort.
- N..non ! Enfin non !
*Commence à trembler*
Je... je veux sortir, je ne vous aime pas vous, vous... mentez.

Soudain Sieba pique du nez, elle roule des yeux un instant avant de reprendre conscience totalement changé.
L'apothicaire affiche un sourire satisfait.
- Je m'y attendais, bonsoir. Vous avez dû suivre tout ce qui vient de se passer, qui êtes vous ?
- Je m'appelle Zirnitra, je suis celle qui a possédée ce corps avant que l'aile noir de la mort ne me fauche en pleine jeunesse.
- Comme beaucoup d'entre nous... pourquoi avoir créé Sieba ?
- Elle est mon penchant clair, elle est ce qui fut ma foi dans la Lumière, ce qui n'a pu être totalement annihilé. Mais maintenant je sers l'Ombre bien qu'elle n'en sache rien.
- Qu'est-ce qui c'est passé ? N'aillez crainte, vous avez le temps, le breuvage que je vous ai fait boire devrait vous permettre de rester avec moi le temps nécessaire.
- Je vais vous raconter...

- M'man, j'ai faim !
*relevant la tête de son ouvrage*
- Je sais mon cœur, je sais mais ne me dérange pas je dois finir cette robe pour la fille du baron.
- Mais j'ai faaiiim !!!
- Laisse la travailler Emeric, la famille a besoin d'argent et il ne faut pas qu'elle rate cette commande.
- *Pffff.*
- Allons, p'pa va revenir, on m'a dit à la chapelle que le roi avait fait livrer des provisions de grains à Andorhal, on devrait bientôt en recevoir aussi.
*Un homme arrive à cet instant, un gros sac sous le bras qu'il pose sur la table*

- Voila, ça vient juste d'arriver, je dois y retourner tout à l'heure on ne va pas manquer de réserves, notre bon roi à dû vider ses greniers. On a donné la plus grande partie a Hendag le meunier, on aura bientôt du pain.
En attendant je vais tuer une poule et je vous prépare un ragout avec ce qu'on vient de nous distribuer.

*Quelques heures plus tard*

- P'pa... ton plat à un drôle de goût...
- Ouaip... *va prendre un grain d'orge dans le sac distribué plus tôt et croque dedans* Pouah, c'est rance, il est pourri ce grain ! Tant pis... j'irais en chercher un autre en espérant que ce soit le seul dans le lot.
- Ah désolé de changer de sujet mais j'ai fini la robe pour tes vœux ma chérie. Tu seras magnifique.
- Merci m'man mais tu sais on a besoin que d'un truc tout simple pour devenir sœur et entrer au monastère. Je sais les merveilles que tu peux faire avec un fil et une aiguille mais là ne te surmène pas.
- Ça me fait plaisir ne t'en fais pas, j'ai fais ça sur mon temps libre. Mais va te coucher tu dois partir tôt demain pour la chapelle. On te retrouvera après pour te dire au revoir avant que tu ne partes au monastère.
- Très bien, bonne nuit tout le monde.

Le lendemain, au petit matin, un groupe de jeunes filles en robe blanche se dirigent vers la chapelle de Moulin-de-Tarren. Elles sont accueillis à bras ouvert par le prêtre de la ville.
- Ah mes chères enfants, vous êtes toutes là, entrez, entrez donc ne restez pas dans le froid.
Ah la voie que vous avez choisis est admirable, servir la Lumière est un don de soi admirable. Vous êtes ici pour prononcer des vœux qui vous suivront tout au long de votre vie, une fois officiellement entré dans notre ordre vous direz adieu à vos familles et vous monterez dans la calèche qui vous conduira au monastère de Tirisfal où vous poursuivrez votre initiation.
Je vais vous répéter une dernière fois votre serment.
"Un Prêtre obéit à des valeurs,
Son cœur ne connait que la vertu,
Son pouvoir défend les démunis,
Son bras protège les faibles,
Sa bouche méprise le mensonge,
Sa colère déjoue les tours de l'Ombre."

Je vais maintenant vous appeler chacun à votre tour, vous vous avancerez et réciterez le serment que vous faites à la Lumière puis retournez à votre place.
Plusieurs jeunes filles dont Zirnitra s'avancent, s'agenouille devant l'autel et récitent leurs vœux accueillant de ce fait la Lumière en leur cœur. Quand soudain un garde de la ville fait irruption dans la chapelle, gravement blessé.
- Des... goules... morts-vivants... Sonnez le tocsin ! Vite ! Et vous... Fuyez...
*Il tombe au sol, mort.*
- Mon père faites quelque chose !
- Il est trop tard pour lui ma fille, la Lumière l'a rappelé à lui. Frère Umiaron, sonnez la cloche et vous mes enfants partez, traversez la rivière et partez en direction de Stromgarde, ne vous retournez surtout pas.

Le tocsin se fait entendre, réveillant la ville qui entre rapidement en effervescence.
- Les orcs ! Ils sont de retours !
- Non, des morts-vivants ! Protégez les femmes et les enfants.
Mais rapidement la panique gagnent les défenseurs lorsqu'ils constatent avec effroi que leurs flèches sont sans effet face à leurs assaillants.
- Repli ! Repli ! Tous à la rivière !

Zirnitra comme les autres citoyens commence à patauger dans la vase alors que la horde de goules se rapprochent d'eux inexorablement.
- Attention aux archers ! Plongez !
Suivant les ordres de la milice Zirnitra plonge, des volutes de sang s'échappent de quelques morts touchés par l'attaque des archers.
Zirnitra plonge plus profondément, des morts-vivants commencent déjà à traverser la rivière en marchant au fond de l'eau peu sensible à l'absence d'oxygène du milieu aquatique. Elle accélère sa brasse pour échapper à ces abominations mais rien à faire, ses efforts sont vain, un rayon de soleil qui se lève filtre à travers l'eau et lui montre un de ses pieds en prise avec les algues. Elle se débat, tente de se libérer alors qu'une goule dévore un cadavre près d'elle, la tête commence à lui tourner, sa vision se trouble, elle suffoque. Peu à peu tout devient sombre... elle sombre... Zirnitra meurt.
Elle se réveillera quelques temps plus tard entièrement métamorphosée.